top of page

"Au coeur des émotions de l'enfant " I.F petit résumé ;)

Dernière mise à jour : 30 mai 2024

Au cœur des émotions de l’enfant Isabelle Filliozat psychothérapeute


L’intelligence du cœur, c’est savoir aimer, comprendre autrui, se réaliser, être soi en toutes circonstances, et réagir dans les situations émotionnellement difficiles et de tous ordres. C’est la capacité à résoudre les problèmes posés par la vie, c’est savoir s’aimer et se construire à travers les épreuves de la vie.

La résilience ou la capacité d’être heureux, choisir sa vie, établir des relations harmonieuses avec les autres.

Parfois les blocages et malentendus peuvent faire obstacle à une relation harmonieuse et à une véritable compréhension.

Faites-vous confiance : « ça vous fait OUI ou ça vous fait NON ? », ressentez le dans tout votre être.


7 questions à se poser pour répondre à la plupart des situations :

1. Quel est son vécu ?


Un enfant est une personne unique, à part entière, il est dans l’immédiateté, dans l’émotion, dans l’expression de son être sans moyen cognitif de relativiser.

En minimisant et en banalisant leur émotion nous pouvons passer à côté d’une grande détresse.


Ex : Etienne sanglotait, son ballon ayant éclaté à la main. Sa maîtresse s’est retenue de chercher à le consoler trop vite par un « C’est pas grave, je vais t’en acheter un autre ».

Elle s’est mise à sa hauteur et lui a demandé « Qu’est-ce que c’est ce ballon pour toi ? »

Etienne a levé les yeux vers elle, et lui a dit en sanglotant « tout meurt ! Mon papi il est mort la semaine dernière ».


Toujours laisser l’enfant exprimer son émotion, accompagner la décharge de pleurs, de cris, de tremblements, sans tenter de le calmer. Pleurer, crier, trembler, sont ses façons de dire sa souffrance, de libérer ses tensions, de se récupérer.


L’enfant est une éponge émotionnelle, il sent des multitudes de choses. Pour ne pas les garder dans son corps, il a besoin de pleurer.

Quand l’enfant est un peu plus grand et capable de parler, écoutez toujours ses émotions et prenez-le au sérieux.

Ne lui demandez pas « Pourquoi ? » il pleure.

Accompagnez-le plutôt dans son ressenti en lui demandant « Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui te rend triste ? De quoi tu as peur ? ».

Un comportement est un symptôme. Il a des causes. Cherchons-les.


2. Que dit-il ?


Derrière un comportement bizarre, non ordinaire, répétitif, cherchons l’émotion, cherchons le besoin L’enfant dit quelque chose.


Ex : le maître vient d’être incarcéré pour abus sexuel sur enfant mineur. Le petit garçon a subi pendant 4 longs mois et n’a rien dit à sa maman. Elle se souvient « oui c’est vrai, il disait : j’ai mal au ventre, je ne veux pas aller à l’école. J’ai pris ça pour un caprice, il jouait la comédie pour ne pas aller à l’école et son maître M. était si gentil…. ».


Le petit garçon ne pouvait pas parler à sa mère, elle ne l’écoutait pas. Elle banalisait son refus, le rabaissait en le traitant de comédien, le culpabilisait même en disant que son maître était si gentil ! En s’opposant à donner du sens à son refus d’aller à l’école, elle niait les besoins de son fils.


S’il ne veut pas aller à l’école c’est qu’il a une bonne raison.


Ex : sa copine ne lui parle plus, il a peur de se mettre en maillot de bain devant tout le monde, il a peur de rendre son devoir etc……


3. Quel message ai-je envie de lui transmettre ?

Nos réactions face aux réactions de nos enfants vont conditionner ses croyances sur lui-même. Quel message désirez-vous lui transmettre ?


Ex : Jules dessine sur le tapis, sa mère :

« Tu es très créatif, tu as des idées originales, il serait intéressant pour toi de trouver un matériau adéquat pour leur donner libre cours » ou bien « tu es fou ! tu n’as aucune conscience ! Ce que tu fais est sale ! ».


Dans le 1er message l’enfant sera confiant en ses capacités et va chercher des supports pour manifester sa créativité.

Dans le 2nd message l’enfant sera défini comme fou et inconscient, il continuera de l’être et aura envie de se venger (colère = besoin non entendu) en détruisant des objets ou en se détruisant lui-même en se dévalorisant.


Vous désirez lui inculquer le respect des objets ? Respectez aussi son besoin d’expression.


A chacune de nos réactions nous avons le choix entre les messages d’amour : « Je t’aime, tu es capable » et les messages destructeurs : « Tu es nul, tu ne vaux rien. »


Les enfants ne cherchent pas la faille dans le couple parental. Ils cherchent la vérité. Ils cherchent à être heureux et à s’épanouir.


Votre conjoint humilie ou blesse votre enfant ? Osez dire ce que vous pensez, ce que vous ressentez. Osez-vous mettre du côté de l’enfant, être un témoin de sa douleur, le défendre.


Personne n’est parfait, tout le monde fait des erreurs. Notre image n’en sera pas ternie aux yeux e l’enfant, parce qu’il ne cherche pas une image mais une vraie personne en face de lui.

En acceptant de reconnaître vos erreurs, vous lui apprenez à faire de même.

Nos enfants nous écoutent et nous observent.

Quel message ai-je envie de lui transmettre ?

Sur le travail, la liberté, la façon de conduire sa vie, la réalisation personnelle et l’amour ?


4. Pourquoi je dis cela ?

Les caprices sont des inventions des parents. Ils surgissent lorsque les parents se prennent les pieds dans les jeux de pouvoir.

Preuve s’il en est, on dit qu’un nourrisson risque de vous dominer si vous vous laissez faire par lui ! Alors qu’il est totalement dépendant de vous et n’en a pas les possibilités mentales !

Vos comportements sont-ils dictés par votre éducation, par des automatismes dont vous ne savez plus l’origine, des croyances, des évidences, des informations que vous n’avez pas remises en cause ?

On ne peut pas tout savoir, mais quand nos enfants nous font des demandes, pourquoi ne pas les écouter, expérimenter et nous poser cette question, pourquoi je dis cela ?

Ex : manger le dessert au début du repas, ce qui d’un point de vue santé est plus sain !


5. Mes besoins sont-ils en compétition avec ceux de mes enfants ?

Il est primordial d’écouter et reconnaître ses propres besoins. Les fameuses limites qu’il faut mettre aux enfants sont celles imposées par vos besoins.

Il est important de se reposer pour ne pas courir à l’épuisement. D’où la nécessité d’exprimer ses besoins.

Les besoins les plus difficiles à contrôler sont ceux issus de notre propre enfance. Restés insatisfaits, non indentifiés, ils entretiennent le manque et il suffit de peu pour qu’ils entrent en compétition avec ceux de nos enfants.

Il devient alors difficile de percevoir la réalité des besoins de son enfant. Vous allez soit projeter vos propres besoins (forcément démesurés car frustrés+++), soit nier tout besoin pour ne pas sentir votre souffrance.

« Est-ce que je veux vraiment entrer en compétition avec mon enfant ? »

Ex : « J’ai manqué de nourriture alors tu vas finir toute ton assiette. Je n’ai pas reçu d’amour alors je ne sais pas dire je t’aime. ».


6. Qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ?

Votre enfant entend votre inconscient ! Pour lui vos réactions sont plus signifiantes que vos mots.

Un enfant a besoin de sentir qu’il est précieux, qu’il a sa place, qu’il est important et que ses besoins comme sa réalité sont pris en compte.

Ex : « Théodora a une relation affreuse avec sa mère qui l’a humiliée et rabaissée toute son enfance. Devenue grand-mère cette dernière manifeste sa préférence envers le petit denier, délaissant le grand-frère.

Théodora est pétrifiée face à sa mère et ne dit rien.

En se posant la question de ce qui était le plus précieux pour elle, elle s’est aperçue que, par son comportement, elle protégeait sa mère ou plus exactement, l’espoir que celle-ci allait enfin l’aimer. Et ce, au détriment de ses enfants.

Cette simple prise de conscience a suffi. Le bonheur de ses enfants était plus précieux que la soumission à sa mère.

Théodora a pris position clairement face à cette dernière, qui, devant la détermination de sa fille, a rapidement cessé son jeu destructeur.

Ne pas les blesser, leur mentir, les humilier, les trahir, ou les terroriser. Se montrer honnête, montrer ce que l’on ressent, écouter ce qu’ils ressentent, les aider à s’aimer, à valoriser leurs capacités, à assumer leurs responsabilités sans culpabilité.



7. Quel est mon objectif ?

Un enfant qui se sent précieux se montre attentif à autrui et aux conséquences de ses actes.

Ex : le petit Paul casse le verre préféré de maman. Elle a pleuré et exprimé sa colère sans accuser son fils. Elle a rassuré son fils en lui disant qu’elle continuait de l’aimer et qu’elle avait besoin de pleurer parce qu’elle était triste que son verre soit cassé.

Le petit Paul s’est senti coupable, mais d’un sentiment « sain » de culpabilité qui est attention au vécu de l’autre et conscience des conséquences de ses actes et qui le guide vers une prise de responsabilité.


La Vie c’est le mouvement

Les émotions des enfants sont ce qu’ils ont de plus précieux, là résident leur sentiment d’identité, la sensation de leur existence propre.

E-motion, E = vers l’extérieur, motion = mouvement.

Un enfant sage comme une image, est immobile, l’enfant a dû tuer le mouvement en lui.

L’émotion est le mouvement de la vie en soi, mouvement qui part de l’intérieur et s’exprime à l’extérieur.

La peur aide à se protéger

La tristesse accompagne ce qui est perdu

La joie est une expansion de soi

La colère exprime nos besoins, nos limites

L’amour nous unit

Les épreuves, les expériences ne deviennent des traumatismes que si on ne laisse pas libre cours à l’expression des sentiments qu’ils suscitent.

La fluidité émotionnelle est garante de la santé psychique.

Ce sont elles qui nous donnent notre conscience d’être.


Qui suis-je ? Un être d’émotion

La clef qui ouvre la porte de la conscience de soi c’est l’émotion.

L’enfant cherche à dire Je.

Je suis celui que je me sens être. Si l’enfant n’a pas le droit d’exprimer ce qu’il ressent, si personne n’écoute ses larmes, ses rages, ses terreurs, si personne ne valide ses sentiments et ne lui confirme que ce qu’il ressent est juste, et qu’il a le droit de ressentir tout cela, alors l’enfant peut aller jusqu’à effacer la conscience de ce qu’il éprouve réellement.

Quand l’enfant n’a pas le droit de ressentir par lui-même, il reste défini par ses parents, ses professeurs, les autres…ils lui disent qui il est, il endosse le rôle. Il ne se sent plus Etre.

L’enfant construit son sentiment d’identité en exprimant ses émotions.

Ecouter, accueillir et valider les sentiments de nos enfants, c’est les aider à se construire en tant que personne, à exister en tant qu’individu.


Alors faut-il tout leur passer ?

L’aptitude à gérer la frustration, à différer une satisfaction, à subordonner le présent à un futur, est un élément fondamental de la capacité au bonheur, tant elle est utile dans la vie pour réaliser ses projets et nourrir des relations aux autres harmonieuses.

Accompagner l’enfant dans le vécu de la frustration, accepter d’écouter sa colère.

Proposer un cadre, écouter l’envie et la partager.


Je ne le comprends pas

Exprime t’il quelque chose qui ne lui appartient pas ?

Ecoutez le message et élargissez votre regard pour embrasser l’ensemble de la situation. A qui, à quoi peut bien s’adresser ce message ?

Pleurer est un outil naturel de réparation, cela fait baisser la tension artérielle, élimine des toxines, relâche des tensions musculaires, rétablit la respiration. Après avoir pleuré, en sanglotant profondément, on se sent détendu, libéré.

Le travail de psychothérapie consiste pour beaucoup à exprimer des émotions refoulées dans le passé pour retrouver son être véritable. Le souvenir du vécu douloureux retrouvé, j’invite les personnes à « pleurer dehors » ce qui fait mal.

Ne cherchez pas à faire taire les pleurs, favorisez-les au contraire pour que l’enfant se sente libéré.

Les pleurnicheries sont liées à des affects bloqués. L’enfant a besoin d’une occasion de les libérer. Il cherche une permission, un prétexte pour laisser sortir larmes et colère. Même l’adulte a besoin de pleurer, crier, trembler pour se libérer d’émotions fortes.

Les pleurs de libération sont accompagnés de sanglots et de larmes. Serrez l’enfant contre vous avec fermeté et tendresse jusqu’à la libération de l’émotion contenue. Il va souvent commencer par se débattre, puis se mettra à sangloter.


Rêves et cauchemars

La peur est fréquemment le retournement contre soi d’une colère indicible. Les loups, les monstres, les ogres…servent de support de projection à cette colère qu’il faut mettre en dehors de soi pour qu’elle ne risque pas de nous détruire.

Tous les cauchemars sont à prendre au sérieux. Ecoutez votre enfant, tentez avec lui de comprendre ce que les images représentent. Mettre des mots sur les monstres leur enlève déjà un pouvoir.

Outre la verbalisation, le dessin est un excellent outil. Proposez à votre enfant de dessiner son cauchemar. Cela va lui permettre de prendre de la distance, d’avoir le sentiment de pouvoir maîtriser. Dessiner, c’est identifier, mettre des limites.

Attention ne pas interpréter son dessin ne tentez pas de la psychologiser.

L’émotion bloquée doit être libérée.

Avant le coucher l’enfant peut aussi imaginer une boîte ou un coffre à soucis, qu’il décore mentalement. Il y enferme tous ses soucis et la rouvre le lendemain.



La répression émotionnelle

Freud a montré que devenir conscient de ses pulsions destructrices, loin de nous rendre destructeurs, permettait de se reconstruire. L’envie de détruire est un mécanisme de protection contre l’émotion. Pour ne pas sentir que « j’ai », je préfère tourner toute ma rage contre autrui.

C’est le refoulement dans l’inconscient de l’émotion qui mène l’individu à être parfois submergé et à agir violemment.

En reconnaissant en soi ses affects, en les acceptant, en apprenant à les tolérer sans avoir peur d’être détruit par eux, en mettant des mots dessus, on peut demeurer conscient de la totalité de soi sans avoir à les vivre en actes.

Il est important de montrer à l’enfant que la reconnaissance et l’expression verbale de ses impulsions les plus violentes ne détruisent ni la relation, ni personne.

C’est l’expression de sa propre colère qui permet à l’enfant d’avoir le sentiment de son contour, d’affirmer son identité.

Quand les parents restent insensibles face à l’émotion de l’enfant, qu’ils l’envoient dans sa chambre pour pleurer ou « faire sa colère ailleurs », qu’ils ne s’occupent plus de lui, l’enfant est désespéré.

Le laisser dire, lui fournir de l’espace pour vivre émotionnellement, et se libérer des tensions occasionnées par la blessure ou l’injustice.

Ce que l’on appelle communément « bien prendre les choses », c’est réprimer ses affects. Or cette répression ne peut aller sans une altération de la personne. La personne est alors anesthésiée.

Etre puissant ce n’est pas se montrer insensible, c’est montrer que l’on n’a pas peur de ses propres émotions en les vivant.

Il Boude ?

La bouderie est un langage. Elle dit qu’il y a souffrance et que cette souffrance n’étant pas entendue, l’enfant préfère s’enfermer ostensiblement en lui-même.

Eviter de renforcer et de souligner inutilement la bouderie. Eviter de dire « Je ne m’intéresse pas à un enfant qui boude », c’est comme si vous lui disiez « Je ne m’intéresse pas à ta souffrance ».

Tenter de découvrir l’émotion qu’il dissimule : « je vois que tu t’es senti blessé quand j’ai dit… »

L’aider à l’exprimer : « tu as le droit de dire que tu n’es pas content tu sais ! »

Appelez-le vers une autre activité qu’il aime faire sans faire d’allusion à la bouderie, prenez-le avec tendresse dans vos bras.

L’enfant doit trouver une issue positive !

L’humiliation est un véritable poison pour son psychisme.


Il est trop gentil ?

Il est probablement en train de se défendre d’une jalousie qu’il perçoit comme interdite ou dangereuse par un mécanisme que les psychanalystes nomment « formation rationnelle ».

Le sentiment qu’il manifeste est une inversion du sentiment réel.

Il ne peut reconnaître en lui ses sentiments agressifs et jaloux, il se sentirait méchant, et c’est intolérable.

Donnez-lui la permission d’être jaloux ou en colère.

Dites-lui combien ces sentiments sont naturels et normaux.


Il accuse autrui ?

Assumer la responsabilité d’une bêtise, d’une erreur, lui donnerait le sentiment d’être mauvais…il ne veut pas être perçu ainsi. Il est bon.

L’enfant projette sur l’autre l’émotion qu’il ne supporte pas.

Ne pas le culpabiliser. Son image est déjà trop fragile. C’est pour cela qu’il ne peut tolérer l’émotion.

++ Solidifier son image. Lui rappeler que vous l’aimez inconditionnellement, vous pouvez réprouver son comportement, mais vous continuez de l’aimer, il est toujours votre fils. Rassurez-le, tout le monde sent la colère, la jalousie ou la rage parfois.


Contenir sans réprimer

Le cerveau adulte est complétement mature, lui donnant la possibilité de gérer seul ses émotions.

Le cerveau de l’enfant n’a pas terminé son développement.

Les aires frontales aident à se centrer sur autrui.

Les zones corticales supérieures, permettent de secondariser ses émotions : mettre des mots, donner du sens, faire des liens, sont en cours de construction.

Le cerveau limbique ordonne peurs, rires ou larmes sans médiations des aires dites supérieures.

L’enfant a donc besoin d’être accompagné de l’adulte pour ne pas être envahi et débordé par ses affects, pour canaliser son énergie, pour apprendre à exprimer ses besoins.

Les défenses psychiques archaïques :

· Le déni

· L’annulation

· Le clivage, dissociation

· La projection sur autrui

· La formation réactionnelle

Plutôt que de laisser nos enfants seuls aux prises avec leurs monstres intérieurs, nous pouvons être là.

Les parents ont la responsabilité de la sécurité affective des enfants.

Pour mieux comprendre ce qui se passe, penchons-nous sur le nourrisson. Très petit, il n’a encore aucune conscience de lui-même en tant que sujet séparé de sa mère.

Nous, adultes, savons que nous avons mal, nous existons en dehors de notre douleur, nous ne sommes pas la douleur.

Le nourrisson, lui, est mal, il est la douleur.

Les enfants sont dans l’instant présent, ils n’ont pas encore la capacité de se projeter dans le futur, l’intensité de ce qu’ils vivent est majorée. Ils ne savent pas que leur douleur passera, que la colère va se terminer.

Petits ils sont envahis par l’émotion.

Nous, adultes, savons que le présent passe.

L’enfant a besoin de sentir la solidité de ses parents lorsqu’il vit une émotion et il a besoin de les voir eux aussi traverser des émotions, même fortes, sans être détruits.

Doit-on accourir au moindre pleur ?

Si les parents manifestent de l’amour, quelles que soient les émotions de l’enfant, il apprend qu’elles ne sont pas dangereuses. Il est prêt à les écouter pour savoir ce qu’elles disent, parce que ses parents sont prêts à les entendre.

Cela permettra peu à peu à l’enfant de constituer un sentiment de sa permanence. Qu’il soit triste, joyeux ou en colère, il reste le même petit garçon ou la même petite fille.

Ex : Un nouveau-né pleure. Il a faim. Sa mère répond dans 90s, le bébé se calme en 5 s.

Si la mère répond au bout de 3min, le nourrisson met 50s à se calmer.

Si vous multipliez par 2 le temps d’intervention, vous multipliez par 10 la durée des pleurs de l’enfant.

Cette mère qui est là pour me protéger, me secourir, ne le fait pas ! C’est impossible de retirer sa confiance en sa mère. Alors le tout-petit va altérer sa perception interne, annuler sa souffrance, ses émotions, ce sont elles qui sont dangereuses elles l’éloignent de sa mère. Sa dépendance à sa mère augmente, puisqu’il a perdu ses repères internes, elle reste celle qui sait ce dont il a besoin et quand.


Que faire ?

Lorsqu’un enfant éprouve une émotion, comment puis-je l’aider à avoir conscience de ce qui se passe en lui ?

Pour un nouveau-né intervenez le plus vite possible pour répondre à ses besoins physiologiques, s’il s’agit de besoins psychologiques restez à l’écoute de votre cœur, laissez-le vous confier sa plainte, sa détresse, sa colère etc….

Pour un enfant plus grand laissez lui de l’espace pour s’exprimer, ne commencer pas par le consoler, demandez-lui : Qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu ressens ? et accompagnez le dans l’expression de son émotion « tu t’es fait mal au genou, vas-y pleure, serre-moi et pleure mon amour ! »

Eviter le « Pourquoi ? » qui mobilise l’intellect et incite l’enfant à fournir une raison plausible.

Accompagner le vécu intérieur.


L’écoute empathique

Nous pouvons souvent faire confiance à nos enfants pour savoir ce qui est bon pour eux, sauf si nous sommes avec eux dans un rapport de force.

Il s’agit de compatir, de montrer une écoute empathique.

Ecouter la résonance émotionnelle dans ce que l’enfant dit, vous mettre un instant à sa place, sentir ce qu’il ressent, écouter de l’intérieur ce qu’il est en train de vivre.

Votre rôle n’est pas de résoudre leurs problèmes ou d’aplanir les difficultés de leur route, mais de leur fournir des ressources, et les aider à construire la confiance en leur capacité à trouver ces ressources en toutes circonstances ?




Les étapes de l’accompagnement émotionnel

1. Accueillir non verbalement par le regard. Etre présent dans votre respiration, dans votre attitude intérieure.

Eventuellement selon l’âge de l’enfant, le prendre dans les bras.

2. Mettre des mots sur le ressenti : « Je vois que tu es en colère ! Oh tu es triste ! Tu as peur ! »

3. Permettre à l’émotion d’aller jusqu’à sa résolution.

4. Quand la respiration de l’enfant est redevenue calme, place à la parole.

Tant de parent ne comprennent pas pourquoi leurs enfants devenus adultes cessent d’aller les voir alors qu’ils ont « tout fait pour eux ». Ils ont seulement oublié de les respecter dans leurs affects.

Parfois les émotions de vos enfants vous exaspèrent. Plusieurs hypothèses sont possibles :

1. Vous êtes tout simplement épuisé et une émotion, c’est bruyant.

2. Vous avez vos propres émotions et besoins, que vous ne reconnaissez pas, et vous vous sentez en compétition avec l’enfant.

3. L’émotion qu’il exprime n’est pas juste, c’est une manifestation écran dissimulant le véritable sentiment.

4. Cela vous rappelle votre propre enfance.

Il n’a pas le droit d’être en colère, c’est vous qui l’êtes ?

Est-ce un hasard s’ils sont particulièrement énervés le jour où nous sommes à cran ?

A croire qu’ils cherchent les explosions. OUI !

Les enfants sont extrêmement sensibles à ce que vivent leurs parents. Par une sorte de télépathie, ils captent les émotions non dites, les tensions. Insécurisés, ils réagissent par des comportements qui vont provoquer l’exaspération des tensions de papa ou maman, jusqu’à leur libération !

Posez-vous ces questions : « quelle raison pourrai-je avoir en ce moment de me sentir en colère ? Y a-t’il dans ma vie un manque, une frustration, un sentiment d’impuissance ? Ai-je été blessé ? Ai-je un problème que je ne sais pas résoudre ?

Tout parent revit sa propre enfance à travers ses enfants. De là naissent toutes sortent de problèmes.

Projections de son propre vécu, réactualisation de sentiments douloureux enfouis, résurgence de pulsions haineuses de l’enfance, jalousies, non-dits, secrets de famille, souvenirs d’humiliations ou de frustrations, sentiments de honte, de culpabilité, tout ce passé est là, inconscient le plus souvent, et nous empêche de réagir de manière appropriée vis-à-vis de nos enfants.


Guérir sa propre enfance

Pour guérir, il s’agit de regarder la réalité de sa propre enfance. Cesser d’idéaliser ses parents et oser voir qu’ils ont pu nous faire mal ou se montrer injustes. SE SOUVENIR.

Se donner le droit de sentir les émotions auxquelles, enfant, nous n’avons peut-être même pas eu accès.

Quand vous aurez exprimé de la colère contre les injustices subies, quand vous aurez pleuré avec compassion sur l’enfant en vous, vous pourrez écouter votre enfant dans sa vérité.

Votre enfant éveille en vous un sentiment insoutenable ? Un nœud est là. Vous pouvez le regarder, regarder les souvenirs remonter.

Ecoutez l’enfant en vous, donnez-lui ce qu’il n’a jamais reçu, de l’attention à ses sentiments. Retrouvez des images du petit garçon ou de la petite fille que vous étiez, et ouvrez-lui un espace dans votre cœur.

La peur

Forcer l’enfant à affronter sa peur est inutile, et renforce en général les peurs.

Aider quelqu’un, enfant ou adulte, à dépasser une peur nécessite du temps, le temps que la peur laisse place au désir.

La peur est une anticipation négative, il nous reste à la transformer en désir, anticipation positive.

Quand la décision d’affronter la peur vient de vous, l’enfant le fait par dépendance et non par choix, il ne mobilise pas ses propres ressources, il ne se sent pas responsable. Etre dépendant augmente la peur.

Ex : Si la colère est interdite, l’enfant se défend en construisant une réaction phobique. Il limite la peur, la focalise sur un objet, ou autre chose.

Une peur a une raison d’être, même si cette dernière est obscure.

Il y a des peurs saines (instinct de survie, se préparer à l’inconnu), il y a des peurs démesurées, déplacées. Il y a des peurs à traverser, d’autres à dépasser, toutes sont à respecter, à accompagner.

Le coucher est un moment privilégié pour parler de ce qui s’est passé pendant la journée, c’est un moment pour boucler les histoires inachevées, clore les questions en suspens, confier ses soucis.

Soyez attentif. Peut-être est-il simplement en train de vous dire qu’il a besoin de vous auprès de lui. Ce n’est pas un caprice, c’est l’expression d’un besoin.

Vous forcez votre enfant à s’endormir seul. Il apprendra mais en utilisant une énergie psychique qui du coup ne sera plus disponible pour d’autres acquisitions. Les angoisses d’abandon refoulées peuvent notamment être à l’origine de retards dans l’acquisition du langage, de difficultés à articuler etc…

Les terreurs nocturnes, qui réveillent l’enfant effrayé en pleine nuit, disent les émotions mal gérées de la journée.

Les émotions sont projetées sur les symboles, elles sont ainsi mises à distance, évitées. Les symboles aident à rester inconscient. Il n’y a pas de libération émotionnelle par la pure symbolisation, sinon les artistes guériraient leurs blessures par leur art.

L’art-thérapie permet de remonter le fil des émotions, elle sert de médiateur. La personne se parle à elle-même, elle rencontre son inconscient qui s’exprime par l’art. Ces symboles-là parlent parce qu’ils sont l’expression de l’inconscient de la personne. La parole est guérissante, parce qu’elle donne vie aux affects. Elle permet de décrire ce qui se passe en soi, de prendre conscience et de structurer son expérience intime.

« Il est timide », ne laissez pas cette étiquette s’accrocher à votre enfant, elle risque de lui signifier qu’il n’est pas normal, et de le rendre timide pour de bon. « Non, il a juste besoin d’un peu de temps pour faire connaissance ». L’enfant a besoin d’aller vers l’autre de son propre chef, à son rythme, au moment où il le jugera opportun.

Dépasser sa peur : La décision appartient à l’enfant, lui faire remarquer et ressentir la fierté enracine le succès et la confiance en soi, il est important que l’enfant se sente fier de sa réussite.


Reprenons les différentes étapes de l’accompagnement de l’émotion de peur

1. Respecter l’émotion

Il a une raison ou plusieurs raisons d’avoir peur, même si ni lui ni vous ne la (les) connaissez encore.

2. Ecouter

Qu’est-ce qui te fait peur ?

Qu’est-ce qui te fait le plus peur ? Creusez un peu, cherchez des détails.

Qu’est-ce que, comment, de quoi ?

Partez du principe que l’enfant ne connaît pas les motivations réelles de sa peur. Par votre écoute, vous allez l’aider à les découvrir.

3. Accepter et comprendre

Reconnaissez l’émotion de l’enfant, il a le droit de ressentir ce qu’il ressent, l’accompagner pour tenter de vaincre cette peur, mais seulement selon son désir à lui.

4. Moi aussi / dédramatiser

Lui parler de vos propres émotions, de votre propre expérience. Dites la vérité à votre enfant.

Choisissez de préférence une peur que votre enfant n’a pas, de manière à ce qu’il se sente plus fort que vous sur ce point. Ca l’aidera à affronter les siennes.

5. Chercher des ressources, intérieures et extérieures

Laissez-lui le temps de se rappeler et d’évoquer les sensations éprouvées. Le connecter à une expérience de réussite et de fierté fasse au dépassement de sa peur.

6. L’aider à libérer son énergie

Respiration profonde, chanter, crier, rire, évacuer cette sensation d’oppression. Proposez-lui de penser à quelqu’un qui n’aurait pas peur dans la même situation. Lui faire imaginer qu’il est à l’intérieur du personnage, lui faire ressentir ce que cela fait, comment il fait, sentir la force, la puissance, le bien-être et comme c’est agréable.

« Tu sens la sensation de confiance et de force ? Je crois que tu peux décider que c’est ta force à toi ! ».

7. Satisfaire le besoin d’information

Celui qui a peur a besoin de réassurance et d’information. Il est préférable qu’il trouve l’information par lui-même accompagnez le.

8. Faire élaborer différentes réponses possibles face à la peur

Formuler une ou plusieurs solutions, attention de ne pas les qualifier de bonne ou mauvaise.

Peur ? Pensez ENVIE « Qu’est-ce qui pourrait te donner envie de……dépasser ta peur ? » ;

La contrainte engendre la peur. Seul le libre choix donne le sentiment d’avoir un pouvoir sur l’environnement et met en condition de dépassement des peurs.


Le trac

La peur permet de se remplir d’énergie pour faire face à un danger ou pour se préparer.

Le trac c’est la manifestation de la peur dans le corps pour se préparer à donner le meilleur de nous-même.

Respirer profondément, identifier ce qui se passe à l’intérieur de soi, sentir ses pieds solidement ancrés dans la terre, utiliser l’énergie qui est dans le corps et tout le trac s’en va.

Il est peureux

Cela peut être une réaction à une surprotection parentale : altère l’image de soi, le sentiment de capacité, incohérence.

La surprotection parentale mène à l’inhibition ou au risque. Trop d’interdits peuvent mener paradoxalement l’enfant à avoir besoin d’explorer ses limites. Quand la liberté lui est enfin donnée ou quand il la prend, il risque de se montrer beaucoup plus casse-cou que d’autres, qui ont eu l’occasion de se confronter progressivement à leurs limites et ont pu acquérir un sentiment de responsabilité.

Les bleus de l’âme peuvent être plus graves que les bobs du corps.

Faire le tri entre ses angoisses parentales et la réalité du danger. FAITES-LUI CONFIANCE.

Pour soulager l’enfant peureux d’une crainte qui ne lui appartient pas mais qui semble être le reflet de la vôtre, il est utile de lui parler de vous et de lui signaler qu’il n’a pas à prendre vos émotions à son compte.

Comment aider un enfant peureux ?

Cesser de le juger peureux, peut-être l’enfant n’ose t’il pas se mettre en colère parce que vous le lui interdisez ?

· Autoriser des voies d’expression de la colère.

· Proposer des activités à hauteur de ses possibilités.

· Favoriser sa créativité.

· Le laisser s’exprimer sans jugement (positif ou négatif).

· Le contact avec les animaux est bénéfique.

· Les ordinateurs permettent d’explorer le monde à l’abri.

· Mesurer vos propres peurs et guérissez-les.


N’obligez pas l’enfant à faire face à ses peurs trop directement. Donnez-lui les moyens de les affronter à son rythme et de ne les dépasser que si c’est son propre choix. Lui donner « envie » de le faire !


La colère est au service de l’identité

La colère est une réaction saine et naturelle devant la frustration.

Trop souvent la colère est interprétée comme une mise à distance de l’autre. C’est le cas de la violence, mais la colère, c’est tout le contraire. C’est l’expression d’un besoin, une demande à l’autre en vue de rétablir un équilibre.

Quand un enfant se met en colère parce qu’il ne peut avoir quelque chose, son émotion lui permet de se reconstruire et….d’accepter la frustration. C’est une étape nécessaire, naturelle et normal du travail du deuil.

1. Déni

2. La colère

3. La négociation

4. La tristesse

5. L’acceptation

La frustration mesurée est structurante, il est fondamental que la colère soit toujours entendue.

Le nourrisson : il est dépendant de sa maman, ils ne font qu’1. Il ne peut survivre sans elle (cerveau réptilien).

Si elle ne vient pas assez vite c’est la terreur qui remplace la colère, la terreur de l’abandon, de la rupture du lien !

Si personne ne vient, il se résigne, se tait, se replie. Son corps « imprime » quelque chose comme « je n’ai pas le droit », « je ne suis pas important, voire « je suis mauvais ».

Laisser pleurer seul un tout petit, c’est le plonger dans des émotions terrifiantes.



La confrontation d’une injustice.

La colère est au service de l’identité.

Elle donne la force de s’affirmer, de dire NON, de se sentir soi.

Quelqu’un qui ne ressent pas et ne sait pas exprimer sa colère se sent souvent victime et impuissant dans la vie.

L’harmonie s’obtient par la confrontation et le dialogue. La colère vise à rétablir le lien.

La plus grande confusion règne dans la plupart des esprits entre colère et violence. La violence est en fait le résultat du refoulement de la colère.

La violence est une ultime tentative pour faire entendre un message.

La réaction de projection est un mécanisme de défense primaire universel : « Tu es méchante » signe la difficulté de l’enfant à tolérer le malaise de la frustration. En recevant l’attention adéquate, petit à petit, l’enfant n’aura plus besoin de projeter sur autrui. Il saura, parce qu’il l’a expérimenté, qu’il peut être en colère et en sortir, qu’il n’est pas détruit par sa colère, qu’il n’a pas détruit le lien avec ses parents.

Les colères démesurées surviennent quand l’enfant est épuisé, il n’a plus la capacité de gérer la moindre frustration, il lui faut trouver une raison sur laquelle focaliser son énergie à évacuer. Les capacités neuronales sont dépassées, une décharge tonique est inévitable. Elle est utile, l’enfant ne sait plus contenir l’excitation c’est physiologique !

Notre rôle est d’utiliser notre cerveau plus développé, notre intelligence, pour identifier le besoin de l’enfant, l’aider à canaliser son énergie, l’aider à restaurer son sentiment d’intégrité, à se réparer malgré le manque, ou à s’affirmer face à l’injustice.


La colère = une réaction physiologique à accompagner

La colère est une réaction physiologique de l’organisme. Décharge d’adrénaline, dilatation des vaisseaux sanguins, afflux de sucre dans les membres…Une immense énergie !

Le petit enfant a besoin de pouvoir s’ancrer dans l’amour d’un parent présent, qui accueille les pulsions agressives et redonne de la tendresse, lui transmettant le message : « Ta colère n’est pas dangereuse. Tu vois elle ne me fait pas mal, je continue d’être là et de t’aimer. Tu restes le même petit garçon (ou fille) ».

1. Accueillir l’émotion, c’est parfois difficile en public, une colère écoutée dure qq minutes.

2. Accepter l’émotion, formuler, verbaliser, identifier l’émotion

3. Pour un petit enfant, contenir, maintenir le contact, il intégrera un sentiment de sécurité, lui permettant de diminuer l’intensité de ses colères. La colère = puissance personnelle.

En hurlant l’enfant se sent vibrer de rage, le laisser faire sans jugement.

4. Pour un enfant plus grand, invitez-le à aller crier dans une autre pièce, isolé des autres membres de la famille. Libre de l’exprimer, la ressentir, taper dans un coussin etc…jusqu’à ce qu’il rétablisse le calme à l’intérieur de lui (Hulk).


Quand les parents sont en colère

« Qu’est ce que tu es pénible ! » (TU qui tue, le comportement est pénible)

L’enfant a la permission de sentir et de dire que c’est injuste : « Tu n’as pas le droit de me dire ça ! »

Si l’enfant ne peut ou n’ose pas répondre quand un adulte ou un autre enfant le dévalorise, le blesse, l’humilie ou le ridiculise, il peut porter cette blessure très longtemps.


Une juste colère qui parle de soi

Certains parents, de peur de traumatiser leur enfant, ne se mettent jamais en colère. Ils nient leurs besoins, refoulent leurs émotions.

L’inconvénient majeur de cette attitude est que l’enfant prend alors inconsciemment en charge la colère non dite de ses parents et va l’extérioriser.

Vous êtes en colère :

1. Sentez l’énergie de la colère, restez bien dans la sensation du corps.

2. Identifiez la véritable cause de votre colère. ? Le comportement de l’enfant est un déclencheur, mais quelle en est la cause ? Vous vous sentez impuissant ? Vous avez peur du regard de la maîtresse de votre enfant ou de votre patron ? Vous en avez assez de tout faire à la maison ? Vous êtes épuisé ?

Soit la simple conscience de la cause éteint instantanément votre colère en réorientant votre énergie vers qui de droit, verbalisez alors à l’enfant ce qui s’est passé en vous. Il apprendra ainsi à en faire de même.

3. Soit la rage continue de se construire en vous et ne concerna pas votre enfant :

Informez vos enfants que vous êtes en colère contre… que vous avez besoin de vous isoler pour vous libérer de la colère dans une autre pièce, criez exprimez à haute voix. Ensuite parlez-en avec eux.

« Je suis en colère, ce n’est pas votre faute, c’est à cause de….(vraie raison), j’en ai marre !!! »


4. Soit vous êtes réellement en colère contre votre enfant, vous voulez qu’il modifie un comportement.

Attention de ne pas vous lancer dans des accusations.

Quand tu….(comportement précis de l’autre)

Je ressens…(mon émotion, mon sentiment)

Parce que je……(mon besoin)

Et je te demande de …(demande précise de comportement ici et maintenant qui me permette de réparer la relation avec l’autre)

De façon à ce que…(motivation pour l’autre)


Ex : Quand tu laisses ta culotte sale par terre,

je suis en colère,

parce que j’en ai assez de ramasser tes affaires, je préfère faire autre chose avec toi que de m’occuper de tes affaires sales,

et je te demande d’entendre mes sentiments et d’aller porter ta culotte dans de linge sale,

de façon à ce que je me sente bien avec toi et que nous puissions jouer ensemble avec plaisir.


Il est colérique ?

Il frappe, un de ses besoins n’est pas satisfait. Il y a toujours une intention positive derrière un comportement. Tentative de communication de l’ordre du manque, de la frustration, de l’injustice.

Personne ne se montre attentif à ses besoins mais on lui demande de faire attention aux besoins des autres. Les tensions s’accumulent.

Il frappe, il choisit inconsciemment de détourner ses impulsions destructives vers l’extérieur.

Il déprime ou se bloque dans ses apprentissages, il choisit inconsciemment de détourner ses impulsions destructives envers lui.

L’agressivité cache toujours des manques.

Un enfant est particulièrement colérique alors qu’aucun manque, ou aucune injustice, ne semble troubler sa vie ? Ce peut-être l’expression d’une colère refoulée des ses parents.

Pour évacuer la tension d’un non-dit, d’une émotion non-reconnue, non assumée de ses parents : les enfants ne peuvent supporter de voir souffrir leur parent et prennent en charge (inconsciemment) les émotions non dites du parent. Ils absorbent colères, les peurs, les tristesses, les tensions.

Le parent a donc sa part de responsabilité, faire face à ce qu’il a vécu et en faire le deuil afin de libérer son enfant. Libéré du poids de l’inconscient du parent, l’enfant peu alors exprimer ses propres émotions.


En résumé les colères sont nombreuses, excessives ou semblent gratuites ? :

1. Il s’agit d’une accumulation de tensions (frustrations, pas d’écoute)

2. Il s’agit d’une colère déplacée (focalisation sur une raison qui n’est pas la cause)

3. Il s’agit de l’expression d’une colère inconsciente ou non dite d’un parent

4. D’une autre émotion (peur ou tristesse) camouflée sous des apparences de colère parce que l’expression de la véritable émotion est impossible ou interdite : « tu es un grand garçon », c’est les filles qui pleurent » « tu ne vas quand même pas avoir peut ».

La réponse à la colère, c’est l’écoute, le respect, l’empathie.


La joie

La joie ça se vit ensemble, ça se partage.

La joie est l’émotion qui accompagne réussite et amour. Elle est expansive.

L’aptitude à la joie est une dimension importante de l’intelligence du cœur et du bonheur.

Quand les enfants doivent prendre en charge les tristesses, les frustrations, les sentiments d’insatisfaction de leurs parents, ils ne sont pas libres d’être heureux.

Trop d’enfants d’une douzaine d’années ne sont plus intéressés par la vie. Leurs parents sont souvent absents, harassés de travail, stressés au quotidien. A quoi bon vivre quand il n’y a pas d’amour ou pas de joie autour de soi ?

Il y a de la joie à simplement se sentir vivre, se sentir Etre.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais la joie ne surgit pas de la tranquillité. Elle nous pénètre lorsque nous contemplons un coucher de soleil, elle naît aussi de l’effort couronné de succès, de la rencontre après la séparation.


Comment aider nos enfants à conserver leur aptitude à la joie ?

Les féliciter, les valoriser, les encourager.

Qu’est ce qui fait la différence entre un champion et un autre ? La fierté, la joie ressentie du succès. Le futur champion est celui qui se réjouit de ses minuscules réussites.

La réussite entraîne la motivation pour un nouveau challenge. Ceux qui ne ressentent pas ce sentiment de fierté, qui minimisent leur exploits (c’est fastoche…) n’ont pas de moteur pour persévérer.


Sortir du culte de la souffrance

L’humain est curieux de nature. La soif d’apprendre est réelle, il s’agit d’un véritable besoin de connaissance, de compréhension, de sens.

Ce qui prépare réellement face à l’épreuve n’est pas la capacité à se soumettre et à se contraindre comme le veut le système conventionnel. Mais c’est l’aptitude à voir les choses du bon côté, à rire, à rester en contact avec ses ressources intérieures, à inventer des solutions, vivre les expériences et les émotions pleinement pour en tirer un enseignement.


L’amour

Quand on verbalise ses joies et son bonheur on se sent plus heureux encore, dans le partage c’est encore mieux !

Profiter du temps tel qu’il est, de ses enfants, quand ils seront grands ils ne seront plus petits, Profitez de l’instant présent. Regardez les grandir et sentez votre cœur se remplir de joie de vivre ensemble. Verbalisez le, partagez-le.


Jeux, cris et rires

Un enfant a besoin de se sentir joyeux, pour se sentir libre d’exister et de grandir. Jouer c’est pénétrer le monde des enfants, c’est naviguer avec eux dans l’imaginaire, les rencontrer sur leur terrain.

Pour jouer il est bon de guérir ses blessures d’enfance, pour accéder à la capacité de se permettre de lâcher le contrôle. Nous rendre la liberté de rire, de se mouvoir dans l’imaginaire, de se rouler par terre.

Rire c’est un plaisir et c’est aussi un réflexe de santé physique et psychique.

La joie de l’enfant c’est d’abord celle du partage, c’est une joie d’être avec.

La moquerie est toxique pour l’enfant qui la profère, tout autant que pour celui qui la subit.

S’émerveiller, découvrir, expérimenter de nouvelles capacités, sont des sources de joies intenses, de grandes fiertés, cela procure du bonheur et c’est bon de le partager.



Accompagner la joie

Partager, sourire, rire, crier, s’exclamer, embrasser, prendre dans les bras, tels sont les verbes de la joie.

La joie c’est un échange physique. Un parent empli de joie intérieure la transmet à ses enfants, et c’est le plus bel héritage qu’ils puissent recevoir.

Alors si des nœuds émotionnels plus ou moins anciens vous interdisent le bonheur, dénouez-les, c’est de votre responsabilité de parent.

Sinon vos enfants vont inconsciemment se mettre au service de vos souffrances, mettant de côté le développement de leur personnalité pour vous aider à retrouver le sourire.

En augmentant le niveau de joie (taux vibratoire) que nos enfants seront sur une route de croissance et de plaisir de vivre.


La tristesse

La tristesse est l’émotion qui accompagne une perte.

Pleurer permet d’expulser les toxines libérées par la peine. Les pleurs sont les témoins du travail de réparation de l’organisme après une perte, les larmes soulagent et guérissent.

Cela fait un bien libérateur de pleurer, et surtout de pleurer dans les bras de quelqu’un qui sait écouter les larmes sans les stopper, de pleurer devant un témoin qui sait accueillir sans juger, sans conseiller, sans baisser les yeux.

Une tristesse qui ne peut être pleurée va rester bloquée des années. Les larmes enfermées bloquent le passage vers l’amour.

La mort fait partie de la vie. Permettre à un enfant de voir ou de toucher un animal mort, lui permettre de ressentir sa peine, de prendre le temps de lui dire adieu, de se rendre compte avant son départ qu’il ne le reverra jamais, tout cela est très constructeur.

Dire la Vérité, expliquer, montrer en suivant le rythme de compréhension et les capacités d’assimilation de l’enfant.

Inutile de leur cacher quoique ce soit. La vérité fait toujours moins mal que les non-dits.

Quelque chose de caché, de secret, fait bien plus peur que quelque chose qui peut être dit. Les enfants perçoivent que vous ne leur dites pas la vérité, ils perdront confiance en vous, ou en eux.

Les enfants se sentent facilement responsables de tout ce qui advient à leur entourage. Permettez-leur d’évoquer le décès, de raconter son imaginaire, son vécu, et le laisser poser les questions qui lui viennent à l’esprit même les plus saugrenues. La non réponse est angoissante !

Protection = vérité et amour.


La nostalgie

Le travail de nostalgie est fondamental pour intégrer la réalité de la perte et se réparer, reconstruire sa totalité après avoir perdu un morceau de soi. Recoudre son identité.

Quand ils sont petits, les choses sont comme une prolongation d’eux-mêmes. Ce qui les entoure fait partie de leur identité. « Toute perte » est une perte d’un bout de soi.


Le travail d’intégration

Le nourrisson tète le sein de sa mère, les 1ers jours de sa vie sont marqués par les oscillations entre un sein tout bon et un tout mauvais. Le sein est tout mauvais lorsque le nourrisson a faim, mal au ventre, crie et que sa mère ne vient pas. Le sein devient tout mauvais puisqu’il le frustre.

On appelle cette étape la phase schizo-paranoïde :

Schizo puisque le monde est coupé en 2.

Paranoïde parce que l’enfant a peur de l’intensité de ses sentiments agressifs.

Vient ensuite la phase dépressive : cette étape signe l’intégration du bon et du mauvais objet, du bon ou du mauvais sein. La mère n’est ni toute bonne, ni tout mauvaise. C’est faire le deuil du tout noir, tout blanc, pour regarder la réalité avec tous ses niveaux de blanc, noir et gris.

C’est abandonner l’idée d’un idéal, c’est entrer en relation avec une mère parfois donnante, parfois frustrante, une vraie personne qui a des désirs propres, qui existe en dehors de moi (l’enfant) et qui n’est pas le prolongement de mes désirs.

Certains ne font jamais ce travail d’intégration et restent dans la dualité. Les choses sont blanches ou noirs, ils ne voient pas l’immense palette de gris intermédiaires.


Accompagner la tristesse

Laisser simplement de la place aux pleurs.

Ne touchez la personne qui pleure, qui si votre intimité est suffisante.

Si c’est votre enfant prenez-le dans vos bras, poitrine contre poitrine. Tout en respirant tranquillement, profondément.

Encouragez-le à pleurer de tout son soûl : « Pleure, mon amour, pleure tout ce que tu as besoin de pleurer ! ».

Les pleurs aident à accepter la défaite. : « Je te comprend mon cœur c’est pas facile de perdre ».

Si vous ne respectez pas les pleurs, ils dureront plus longtemps.

La dépression

C’est un blocage d’émotions emmêlées.

Elle indique un problème insoluble pour l’enfant, une profonde détresse qui n’est pas entendue.

Comment la déceler :

Un enfant, c’est vivant. S’il est trop docile, trop sage, c’est qu’il réprime une partie de la vie en lui.

Ex : F a 11 ans, il réussit très bien à l’école, il est tranquille, il n’a pas de projets, il ne sait pas ce qu’il va faire le we prochain, il a peu de passions. Un peu rêveur la vie s’écoule, il ne la prend pas en main comme si sa vie ne lui appartenait pas.

Soulevons le voile, les parents de François se disputent souvent. Le mari trompe sa femme. D’après les parents, leur fils ne le sait pas.

Quand F est seul en thérapie il est évident qu’il sait qu’il y a une autre femme dans la vie de son père, et que sa mère est malheureuse. Il ne peut pas leur en parler, il enferme tout en lui. Il a peur de déclencher une séparation en mettant les choses sur la table. Et ce dont un enfant a le moins envie, c’est de se sentir la cause d’une séparation de ses parents. Il aimerait tant les voir s’aimer.

Ce qui fait le lit de la dépression, c’est l’impossibilité de parler, de dire ce qu’il a sur le cœur.

L’hyperactivité est une lutte contre la dépression.

Si personne ne se préoccupe d’écouter les besoins de l’enfant, l’agitation peut devenir violence. (Provocation, agressivité/agression, mise en danger, anorexie…).

Tant qu’un enfant n’a pas « entendu » les véritables raisons pour lesquelles un parent part, quitte, trompe etc….la seule explication plausible pour lui c’est qu’il est responsable, parce qu’il est un monstre, il n’est pas assez bien pour être aimé, il est mauvais.


Les symptômes de la dépression chez l’enfant :

· Ne rit pas

· Ne s’intéresse à rien « je ne sais pas quoi faire »

· S’ennuie

· On le dit sage, presque trop sage

· Est agité

· Problèmes de sommeil, d’alimentation

· Troubles du comportement

· Besoin de stimulations violents, d’adrénaline : coca, sucre, dessins animés violents

· Echec scolaire

· Désinvestissement des apprentissage scolaire ou surinvestissement...attention aux trop bonnes notes tout le temps.

· Se plaint souvent d’être fatigué

· Maladies à répétition


L’échec scolaire, un symptôme

Quelles sont les causes de l’échec ? Qu’est ce qui l’inhibe dans ses apprentissages ?

Ne le culpabilisez pas ! C’est déjà assez douloureux, même s’il vous dit qu’il s’en fiche.

Prenez son parti lorsqu’il vous raconte son vécu à l’école, défendez-le, c’est sa vie entière qui est en jeu.

Etre considéré comme nul, ce sera dur à rattraper. Expliquez à l’enfant qu’il n’est pas nul, il y a de bonnes raisons pour cela :

· Il a dans sa tête un nœud de soucis, il n’y a plus de place pour apprendre

· Son enseignant n’a pas le mode d’apprentissage qui lui convient

· Il s’ennuie

· Pour s’intéresser à sa scolarité, il faudrait que l’institution scolaire s’intéresse à lui. Il a besoin de se sentir responsable de lui-même, de ses choix.

Aidez-le à mettre des mots sur les sentiments et les pensées qui le préoccupent, jusqu’à ce que ses capacités se libèrent et que sa motivation revienne.

Il est dépressif ?

· Manque t’il de votre présence à la maison. Quand vous êtes là êtes-vous disponible pour passer du temps avec lui (qualitatif).

· Est-il victime de violence ? ou témoin de violence sur un de ses frères ou contre l’autre parent ?

· Est-ce un enseignant qui se montre violent ? Autoritaire ou indifférent, verbalement ou physiquement.

· Y’a-t-il un ou des secrets de famille, quelque chose que vous ne lui dites pas ?

· Les parents sont-ils porches l’un de l’autre, s’aiment-ils, se respectent-ils, séparés ou vivant sous le même toit, c’est la distance affective qui est la plus dure à vivre pour les enfants.

· Il ne vit pas avec ses parents

· Il a subi un abus sexuel ?

· Un ou les 2 parents souffrent d’une dépression (consciente ou non).

Comment l’aider :

Dites-lui que vous voyez qu’il ne va pas bien et que vous êtes désireux de l’aider. Souvent l’enfant va nier.

Développez : « Quand je te vois t’énerver sans arrêt avec tes copines, je me dis que tu n’es pas heureuse. Quelque chose te fait souci et tu es mal à l’aise pour en parler. Peut-être as-tu peur de notre réaction, peut-être même ne sais-tu pas bien mettre des mots sur ce qui ne va pas. Mais je ne veux pas te laisser comme ça. C’est important pour moi que tu sois heureuse. Qu’est ce qui se passe ? »

Ecoutez et posez des questions en forme de « Qu’est-ce que, comment, de quoi … jusqu’à ce que le problème soit élucidé sinon résolu.

Dé-pression ? C’est le contraire de l’Ex-pression

=> l’énergie vitale est enfermée. La colère, ex-pression de la frustration, du manque, de la blessure, est réprimée.

Plus la colère s’ex-rime, plus la dé-prime s’allège.

Ne le laissez pas les porter vos problèmes d’adultes ! Prenez les à bras le corps. Si vous n’y arrivez pas encore, parlez-lui-en.


La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Comment faire pour que les épreuves soient constructives ?

Comment aider les enfants à devenir des adultes capables d’affronter les difficultés de la vie avec leur cœur ?

Certains affirment que pour justifier leurs méthodes pédagogiques il faut apprendre « la vie » aux enfants, comprenez : les contraintes, les punitions, la souffrance, l’importance d’apprendre à obéir aux règles set à se soumettre aux contraintes. Est-ce vraiment l’image de l’existence ? Le conformisme social ?

Les enfants à qui on n’impose pas d’obligations excessives, qu’on ne frappe pas, qu’on ne tente pas de contraindre ou de blesser, ne sont certes pas « endurcis », ils n’ont pas de carapace.

S’ils rencontrent de graves difficultés, leur première réaction ne sera peut-être pas de se protéger ou fuir. Peut-être pleureront-ils plus que les autres. Mais n’est-ce pas là la preuve de bonne santé psychique ? Ils sont plus sensibles et c’est une bonne chose !

Nous déplorons l’insensibilité de ce monde et nous voudrions y conformer nos enfants ?

C’est la répression émotionnelle qui rend fragile, et non l’expression, pour autant que cette dernière soit juste et proportionnée.

Ex : Une salariée, en réponse à une injustice a pleuré de détresse devant son patron, il s’en est ensuite servi contre elle.

Mais seule la colère est appropriée face à une injustice ! Des pleurs sont une invitation à un jeu de pouvoir à partir d’une position de victime, le patron y a répondu.

Mieux maîtriser la grammaire émotionnelle. Exprimer ses émotions ne signifie pas donner libre cours, sans filtre ni retenue, à des larmes qui n’ont pas de sens, si ce n’est qu’elles disent notre passé, ici, l’impuissance d’une petite fille devant son papa !

Les émotions justes nous rendent notre puissance. Les émotions déplacées, disproportionnées, excessives, substitutives, élastiques...nous vulnérabilisent.

Les épreuves jalonnent la vie de tout humain, il est inutile d’en provoquer pour le blinder. Au contraire, aider un enfant à rester solide face à l’expérience, à la traverser sans dommage, c’est l’accompagner dans la construction d’une base de confiance en lui, en ceux qui l’entourent et en la capacité de libération des émotions.

Le déni des émotions, le blindage, nous donnent l’illusion de passer entre les gouttes, mais nous savons aujourd’hui combien cette répression émotionnelle est toxique pour la santé physique et psychique.

Les émotions sont les outils dont la nature nous a dotés pour faire face aux difficultés de la vie, pourquoi s’en priver ?


Les séparations

Il arrive qu’une séparation mère-enfant soit incontournable dès la naissance. Les maternités s’organisent pour maintenir le lien mère-enfant mais ce n’est pas toujours possible.

Toutefois quand on vous dit « C’est impossible », insistez et vérifiez ! En rentrant à l’hôpital vous devenez patient ce n’est pas une raison pour rester soumis au protocole ou aux horaires de service, votre bébé a besoin de vous si ce n’est qu’un problème logistique insistez (capitalisme entrée/sortie réduction frais d’hôtellerie, réduction effectif salariés).

Si la séparation est vraiment inévitable, parlez-la, parlez au bébé ? Il entend, il ressent, il ne comprend pas les mots, mais il saisit l’intention.

Le bébé est une personne, respect lui est dû.

Il communique avec son corps, avec ses cris, il tente de communiquer. Il a besoin d’informations sur ce qui se passe.

La séparation à l’heure de la crèche :

Il n’a pas le choix mais il a le droit d’exprimer ses émotions. Parlez-lui et surtout pas de mensonge et ne vous victimisez pas, vous lui renverrez une image bien triste de la vie.

Nous tentons d’éviter la confrontation avec les émotions de l’enfant. Ce dernier n’acceptera pas mieux votre absence si vous la lui présentez comme une contrainte indépendante de votre volonté.

Assumer ses responsabilités est plus gratifiant à long terme et plus sain pour l’enfant.

Quand il ne voudra pas aller à l’école, ne lui assénez pas un : « Tous les enfants vont à l’école à ton âge, c’est obligatoire. »

Prévenez toujours ! :

Une séparation concerne deux personnes, communiquer tôt donne aux 2 le temps d’écouter les émotions, d’anticiper, de construire un pont entre le moment du départ et celui du retour, de se mettre à l’écoute des besoins de chacun et d’élaborer des stratégies pour continuer de se sentir en lien.

En préparant ensemble on se sent proche.


· Parlez-lui de la personne qui s’occupera de lui. Ne confiez jamais l’enfant à une personne inconnue de lui.

· Evoquez avec votre enfant ce qu’il fera pendant votre séparation.

· Décrivez votre projet. Donnez toujours les vraies raisons de la séparation.

· Parlez de vous, de vos sentiments.

· Ecoutez les émotions de l’enfant. Il a le droit de manifester sa colère, sa tristesse ou sa peur.

· Evoquez le comment de vos retrouvailles.


L’apprentissage de la séparation :

· Jouez à cache-cache.

· Lisez de jolies histoires sur le sujet, pas les vieux contes terrifiants et maltraitants de notre enfance.

· Habituez-le progressivement, planifiez des séparations de durées respectueuses des capacités de l’enfant. Evitez de vous absenter plus de 24h si votre enfant à moins de 2 ans.

· Ne partez jamais sans dire au revoir ! Vous éviterez peut-être de vous confronter aux larmes, mais la trahison resterait une tâche dans votre relation.


Etre en contact pendant la séparation ? :

· Téléphonez, écrivez, manifestez votre présence.

· N’attendez pas qu’il vous saute au coup immédiatement.

· Retenez-vous de vous précipitez sur lui pour le couvrir de baisers.

· Adorable à la crèche ou à l’école ? Il accumule toute la journée des tensions qu’il ne s’autorise pas à libérer. Il vous les réserve parce qu’il sait que vous serez un bon contenant. Vous continuez de l’aimer même s’il est grognon.

· Votre enfant vous fait la tête quand vous arrivez ? Il est sans doute en colère parce que vous n’étiez pas là, ne passez pas trop vite à autre chose. Vous lui avez manqué, c’est sa façon de vous le dire. Ecoutez-le.

Les 1ères ruptures affectives :

· Assistante maternelle

· Baby-sitter

· Les petits copains qui déménagent

Vous déménagez :

· Aidez votre enfant à visualiser son futur, emmenez le visiter avec vous.

· Faites-le participer au maximum, confiez-lui des responsabilités. Les tâches matérielles autour d’un déménagement aident au travail de deuil de l’ancien et préparent à envisager le nouveau.


L’arrivée d’un nouveau bébé

Il est détrôné et cela ne va pas sans affect. Il est naturel et normal, voir sain, que votre enfant vous exprime de la colère pour avoir mis au monde un nouveau bébé. Cette naissance peut représenter pour lui une menace de séparation. Il peut être angoissé, se sentir abandonné, avoir peur de perdre votre amour.

Vous avez forcément moins de temps pour lui, il doit accepter de passer en second, il est triste.

Tout nouvel arrivant perturbe, suscite un bouleversement de l’équilibre familial, et donc des émotions. Il en va de même pour les familles recomposées.

Ecoutez, accompagnez, tout le monde peut arriver à s’apprécier pour vivre ensemble, à condition que les choses soient dites et les émotions de chacun entendues et respectées.


Les dissensions dans le couple parental

Vaut-il mieux ne rien dire aux enfants pour ne pas les inquiéter ?

NON. Ils sentent les choses, tous leurs sens sont aux aguets, une partie d’eux capte tout ce qui se passe autour.

Quand on identifie les choses, on peut les placer à distance, elles nous envahissent moins.

Il a besoin de se sentir important, non responsable, écoutez ses sentiments, ses pensées, ses doutes. Ne ramenez pas les phares sur vous. Restez centré sur lui.

Rassurez-le : ce n’est pas de sa faute si vous ne vous entendez pas avec son père ou sa mère et vous l’aimerez toujours.


Vous divorcez

Il vaut mieux parler aux enfants au plus tôt, même de nos hésitations et surtout les écouter. Nous avons peur de les insécuriser en évoquant nos propres incertitudes.

Il souffrira bien entendu, mais il aura la permission de souffrir à haute voix plutôt que d’étouffer son inquiétude dans le silence.

Ce n’est pas pour éviter aux enfants de souffrir qu’on ne leur dit rien mais pour éviter de faire face à leurs émotions. Nous n’osons pas affronter leur regard, leur jugement.

Les enfants sentent mais n’osent pas parler, de peur de faire exploser le non-dit, de peur d’aggraver les choses, voire d’accélérer la séparation. Cela ne signifie pas qu’ils n’aient pas besoin d’en parler.C’est à l’adulte de faire le 1er pas.

Après la séparation, lorsque l’enfant ou l’adule entrevoit la réalité de ses parents, il peut se libérer du poids de son passé.

Vos enfants vous veulent heureux et épanouis (vous êtes leur modèle).

Les enfants n’ont pas besoin de parents idéalisés. Ils ont besoin de parents vrais.


Comment annoncer une séparation ? :

· Prenez votre temps et n’annoncez pas tout de go la nouvelle. Parlez de vous, de vos sentiments.

· Ne répondez pas par avance à des questions que les enfants n’ont pas posées et qu’ils ne se posent peut-être pas encore.

· Ecoutez-les, sans juger, sans vous justifier.

· Accueillez et accompagnez leurs sentiments de colère, de peur, de tristesse. Ce sont des réactions saines et utiles.


L’accident, la maladie, la souffrance

Un enfant n’a pas à prendre en charge les difficultés des adultes à gérer leurs affects, c’est important de pleurer et de se plaindre quand on a mal.


Quelques idées pour vivre heureux avec vos enfants

Evitez les jeux de pouvoir et soyez d’avantage vous-même.

Soyez heureux, votre bonheur est un des éléments fondamentaux de leur épanouissement. Parce qu’il donne envie de grandir et que cela les libère de la charge de vous rendre heureux.

De plus un parent heureux est plus disponible affectivement pour son enfant.

Les besoins du nouveau-né passent en premier. Passez cette étape, votre sacrifice lui sera un véritable poison.

Le sacrifice d’un parent, qui donne tout à son enfant, devance ses besoins, est rarement gratuit. Le parent s’attend à être payé en retour et l’enfant découvre avec désespoir que c’était un marché et non un don.

Le parent qui s’oublie, oublie ses besoins ou émotions et se centre entièrement sur ses enfants leur interdisant toute autonomie, mais aussi la colère. Cette colère que le parent réprime si fort en lui-même.

L’enfant tente de réparer son parent. L’enfant se lance dans une mission périlleuse et impossible pour guérir son parent en oubliant ses propres besoins. En exprimant simplement ses émotions et en mettant des mots sur son vécu, le parent peut libérer l’enfant de ce poids.

Les enfants peuvent tout comprendre pour peu qu’on leur explique. Leur parler les rassure parce que cela leur permet de mettre des mots sur leurs impressions.

Cela les aide à se considérer comme des personnes séparées de leur parents et donc à ne pas les prendre en charge.

Sachons que tous les problèmes auxquels nous refusons de faire face seront à la charge de nos enfants ou petits-enfants.

Les secrets sont toujours toxiques.

Racontez aussi ce qui a été joyeux, mais n’évitez pas les épisodes sombres de votre vie. Si vous les taisez, il en sera inconsciemment marqué.

Prenez le temps de prendre contact avec la part de joie en vous. Respirez, sentez la vie en vous, et rappelez-vous la simple joie de vivre. Prenez le temps de sentir l’amour.


En conclusion : Communiquez d’âme à âme

ü Les enfants sont des personnes à part entière, qui ont une existence propre, un destin propre.

ü Ils sont plus intelligents qu’on ne le croit, ils nous surprennent par la pertinence et la sagesse de leurs réflexions.

ü Ils sont connectés à vous, et tout ce que vous n’avez pas résolu, ils y feront face d’une manière ou d’une autre !

ü Permettez-leur de mieux vous connaître, de mieux vous comprendre, et aussi de rencontrer leurs racines.

ü Partagez vos émotions avec vos enfants. Il se sentiront plus proche de vous et rassurés sur eux-mêmes.

ü Les désires peuvent toujours être parlés, exprimés, ils soutiennent la vie imaginaire (l(inconscient). Ecoutez leurs rêves et partagez les vôtres.

ü Respectez la parole de l’enfant et son corps, quand ils vous demandent d’arrêter, arrêter (ex : chatouilles ou bisous). Respectez ses limites.


ü Pour l’aider à aller plus loin :

ü Bannissez le « pourquoi ? » trop rationnel et culpabilisant.

ü Dites plutôt :

ü Qu’est-ce qui se passe ?

ü Qu’est ce que ça te fait ?

ü Qu’est ce qui se passe pour toi quand ?

ü Qu’as-tu ressenti quand …

ü Qu’as-tu pensé quand …

ü Qu’est-ce qui te rend le plus triste ? Le plus en colère ? ( quand cette émotion est manifeste).

ü Qu’est-ce qui te manque le plus ?

ü Qu’est-ce qui te préoccupe le plus ?

ü Qu’est-ce que tu penses ? (de l’attitude de cette personne, de tel comportement)

ü Comment ressens-tu ? (cet événement, heureux ou malheureux)

ü Comment vis-tu les choses ? (cette situation)

ü Comment comprends-tu cela ? (cette difficulté)

ü Qu’est-ce que tu imagines ?

ü De quoi as-tu peur ?

ü De quoi as-tu le plus peur ?

ü De quoi as-tu besoin ?

ü Quand votre enfant vous a confié suffisamment d’éléments, tentez de reformuler.


Ex : Quand tu poses une question et que ton professeur te dit que tu es nul, tu te sens en colère parce que tu aurais besoin qu’il t’aide à comprendre.


Ce n’est que lorsque la situation a été longuement parlée, et toutes les émotions exprimées, que vous pouvez en venir à :

ü Qu’est-ce que tu imagines comme solution ?

ü Qu’est-ce que tu peux faire ?

ü Qu’est-ce que je peux faire ?

ü Qu’est-ce que nous pouvons faire ?

ü Comment puis-je faire ?


La sécurité face à la colère
La sécurité face à la colère








Commentaires


bottom of page